Il n’y a jamais rien à jeter chez Colum McCann, et je suis tombé sur ce roman au hasard (ou presque), en trainant sur un marché toulousain. Je crois qu’un livre ne croise jamais vraiment sans raison notre chemin, et quand il s’agit de McCann encore moins. Mais quel est ce livre qui m’a enchanté et m’a fait voyager, réfléchir? Apeirogon, c’est une figure géométrique au nombre infini de côtés, mais ça c’est pour l’algèbre, et je ne suis pas un spécialiste. Apeirogon c’est le récit de Rami Elhanan, qui a perdu sa fille Smadar, et celui de Bassam Aramin, qui a perdu sa fille Abir. Smadar avait treize ans et Abir dix ans quand elles ont été tuées lors d’un attentat à dix ans d’intervalle. Rami est israélien et Bassam palestinien. Tout devait les opposer, la haine aurait dû l’emporter sur l’amitié. Mais perdre un enfant vous change un homme, et de ces deux attentats c’est une réelle amitié qui va se créer.

Ce que j’ai aimé dans ce roman c’est la force du récit, le tragique, le désespoir. Mais aussi la poésie, certaines phrases sont juste magnifiques, bouleversantes. C’est l’histoire de deux pays que tout oppose, et pourtant deux pays qui recherchent la même chose, la paix. Mais la paix est toujours une question de point de vue n’est-ce pas ? Trop souvent c’est la politique et la recherche du pouvoir qui l’emportent sur l’humain, et Amir et Bassam, qui existent réellement, voyagent le monde pour parler d’eux, de ce qu’ils ont perdu, de ce qu’ils veulent éviter pour leurs pays. Cette histoire vraie, Colum en fait une fiction qui ne vous laissera pas indifférent. Et dans la tragédie de la guerre, il y a toujours quelque part quelqu’un qui cherche à mettre la fleur au fusil.

Jérôme

Catégories : Galerie

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