L’enfance…
On ne connaît jamais réellement la chance qu’on a quand on est un enfant. J’ai passé mon enfance à envier la vie de mes camarades, plus riches que moi. Nous n’avions pas beaucoup d’argent, notre voiture avait fait son temps, et nous ne portions pas les derniers vêtements et les dernières chaussures à la mode. Pourtant, nous ne manquions de rien, nous avions toujours à manger et nous avions toujours des vêtements. Je ne comprends que depuis récemment la chance qui était la nôtre de mener notre petit train de vie, à la campagne, dans notre grande maison avec son grand jardin fleuri. C’est en parcourant avec mon conjoint le village de Montpellier-de-Médillan, où j’ai grandi, qu’il m’a aidé à me rendre compte de cette chance. Mon conjoint a grandi dans les quartiers populaires de Dundee, en Ecosse. En décor, du béton gris, pas de jardin, et surtout pas de fleurs. Et je me suis aperçu que cette vie riche que j’imaginais être celle de mes camarades, peut-être qu’elle était faussée. J’avais simplement oublié que le bonheur, ce n’est pas (toujours) avoir de l’argent, mais la chance de grandir dans un environnement sain. Nous avions 2500 mètres carrés pour nous dégourdir les jambes, tondre la pelouse, jouer avec les chats et les chiens. La salle à manger était ouverte sur la terrasse, les arbres fruitiers se reposaient au fond du jardin, et à la bonne saison, ils nous donnaient les fruits que nous attendions. Avec notre père et notre grand-père, quand ils étaient encore là, nous allions à la « motte », le jardin communal, et je pouvais courir entre les sillons pour cueillir ici et là des haricots verts, des poivrons, des fraises, généreusement réchauffés par le soleil pour atterrir dans ma bouche.
C’est ma vie que j’aurais dû envier, car le bonheur était à ma porte. Il l’est toujours, il suffit de savoir le voir et de l’accueillir. Ce week-end de fête des mères, alors que je me promenais dans mon village natal avec Mark, j’ai revu ces instants du passé comme s’ils étaient devant moi. J’ai respiré ce bonheur et je l’ai laissé m’habiter. Nous étions riches à un point que nous n’imaginions pas à l’époque. S’il y a une leçon à passer à vos enfants, c’est celle-ci. On se souvient toujours des heures heureuses passées avec dame Nature. Et alors que je rédige ce petit article, j’observe en face de moi le petit bouquet du jardin offert par ma maman ce week-end : les roses et les arômes du jardin parfument mon bureau.
Profitez des choses les plus simples, vous en sortirez plus riches.
Prenez soin de vous.
Jérôme

Catégories : Galerie

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