J’ai adoré lire Les dix petits nègres; je me rappelle l’avoir lu ado, à l’abri du soleil, sous un arbre, dans le jardin de ma mère. J’ai dansé sur Chaud Cacao parce que la chanson bougeait et que les paroles étaient drôles. J’adorais me poser pour regarder Pépé le Putois fanfaronner et draguer à tout va; c’était cavalier, et je voulais faire pareil. Je pouvais utiliser Noir pour décrire une personne sans avoir toutes les associations antiracistes au cul. Coluche était une valeur sûre pour rire, et Le Luron pouvait se moquer des égyptiens tout en faisant rire Dalida, qui ne s’en offusquait pas, même quand il se moquait de son strabisme. Gainsbarre était d’une grossièreté incroyable mais habité d’un talent inégalable, et ses écarts n’étaient rien d’autre que la traduction d’une grande timidité. Et il aimait les femmes, d’ailleurs Whitney Houston ne l’a pas trucidé après son « I want to fuck you ». J’ai peur qu’on apprenne à nos jeunes à devenir cons, étroits d’esprit, intolérants, sans humour. C’est pour moi la fin de la rigolade. Il faut de la légèreté, réellement, car le monde est déjà tellement dur. Nous n’avons plus le droit de rien dire. La vie est faite pour être drôle. Apprenons à rire de nous-mêmes. Ou alors nous sommes perdus. Un PD est un PD, un noir est un noir, un con est un con. Arrêtons d’être trop politiquement correct, vraiment ça sert à rien. Et c’est un PD d’origine africaine qui vous le dit…
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